Ce qui désoriente sur le chemin du chinois

Xavier Liu
chemin du chinois

Comme toutes les langues humaines, le chinois possède son propre ADN caractérisé par une écriture, une prononciation et une grammaire.

Différentes de beaucoup de langues, les trois caractéristiques du chinois sont singulières, à tel point qu'elles désorientent complètement les apprenants de langues maternelles alphabétiques, le français en particulier, dans leur comportement à adopter pour apprendre le chinois.

L'écriture traditionnelle est d'apparence très difficile à lire et à écrire (汉语 prononcé en hànyǔ langue chinoise). Un choix de première importance s’impose : que faire de l’écriture traditionnelle alors que la transcription phonétique, appelée le pinyin, a l’air beaucoup plus abordable ?

L'écriture traditionnelle est dissociée de la prononciation. En plus de mémoriser la forme d'écriture d'un mot, il faut se souvenir aussi de sa prononciation qui ne se déduit pas de l'écrit (法文 prononcé en fǎwěn langue française). L’élan de vouloir apprendre l’écriture s’affaiblit sensiblement face à cette double peine pour se retourner vers le pinyin. Celui-ci n’est-il pas plus adapté à mes modestes attentes, celles de pratiquer à l’oral un chinois simple ?

A l’oral, les phrases sont prononcées d’une suite de syllabes dont chacune est composée d’une consonne et d’une voyelle. Beaucoup de syllabes ont une prononciation très proche l’une de l’autre. Chaque syllabe peut se prononcer avec l’une des quatre intonations. Celles-ci sonnent elles-mêmes très proche à l’oreille. Comment s’y retrouver dans un magma de sons difficiles à identifier ?

Le chinois ne disposent qu'un peu plus de 400 combinaisons phonétiques, pour faire face à plusieurs milliers de mots couramment utilisés. Par conséquent, les homonymes (des mots différents ont la même prononciation) sont omniprésents. La présence des quatre intonations n’apporte plus de confusion que d’amélioration pour les débutants. Comment différencier les mots qui ont la même prononciation mais n’ont pas du tout le même sens ?

Un mot comme 学习 xuéxí peut se traduire en étudier, l’étude ou d’étude en fonction de son positionnement dans une phrase. Le sens des mots n’est pas déterminé d’avance mais dépend de leur emplacement au sein des phrases. C’est ce qu’on appelle l’ordre des mots, l’essentiel de la grammaire du chinois. Et il n’existe pas de passerelle pratique et intuitive depuis le français pour comprendre cet aspect structurel du chinois. Comment développer alors une spontanéité à l’oral ?

En résumé, le chinois est difficile à cause de :

son écriture qui n’offre apparemment pas de repères mnémotechniques;

sa prononciation qui présente des similitudes sonores et de nombreux homonymes;

sa grammaire qui n’est construite que sur une logique de placer les mots.

Au vu de ces difficultés, une bonne méthode d’apprentissage est celle qui répond efficacement à deux questions :

Comment faciliter et accélérer l’apprentissage de l’écriture ?

Comment acquérir un automatisme dans la construction des phrases à l’oral comme à l’écrit ?

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